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et il n’est pas besoin de diviser encore après cela CE ; mais en cas qu’on le voulût faire, ce seroit, par exemple, en F, d’où naîtroit le ton majeur, et par accident le ton mineur, et les demi-tons dont nous parlerons ci après ; car ils ont lieu successivement dans la voix, et non pas dans les accords.

Or il ne faut pas s’imaginer que ce soit sans fondement qu’on ait dit qu’il n’y a que la quinte et le diton qui s’engendrent de la division de l’octave, et que les autres ne s’engendrent que par accident ; car j’ai reconnu par expérience dans les cordes de luth ou de quelque autre instrument que ce soit, que si vous en touchez une, la force du son ébranlera toutes les autres cordes qui seront plus aiguës d’une quinte ou d’un diton, sans que j’aie pu observer que la même chose soit arrivée dans les quartes ou autres accords. Or cette force des accords ne peut venir sans doute que de leur perfection ou imperfection, en ce que les premiers sont des accords essentiellement et par eux-mêmes, au lieu que les autres ne le sont que par accident, en tant qu’ils viennent et descendent de ceux-là.

Il faut maintenant examiner si ce que nous avons dit ci-dessus est véritable, savoir, que toutes les consonnances simples sont enfermées dans l’octave ; ce que nous ferons aisément, si nous faisons un cercle de CB (fig. 8), moitié du son AB