Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/292

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sont plus hautes, à cause qu’elle est supposée plus forte que la leur ; et vous savez que cela suffit pour faire paroître la couleur rouge, laquelle se réfléchissant après dans les nues, se peut étendre de tous côtés dans le ciel ; et il est à remarquer que cette couleur paroissant le matin présage des vents ou de la pluie, à cause qu’elle témoigne qu’y ayant peu de nues vers l’orient, le soleil pourra élever beaucoup de vapeurs avant le midi, et que les brouillards qui la font paroître commencent à monter ; au lieu que le soir elle témoigne le beau temps, à cause que n’y ayant que peu ou point de nues vers le couchant, les vents orientaux doivent régner, et les brouillards descendent pendant la nuit.

Je ne m’arrête point à parler plus particulièrement des autres couleurs qu’on voit dans les nues, car je crois que les causes en sont toutes assez comprises en ce que j’ai dit ; mais il paroît quelquefois certains cercles autour des astres dont je ne dois pas omettre l’explication. Ils, sont semblables à l’arc-en-ciel en ce qu’ils sont ronds ou presque ronds, et environnent toujours le soleil ou quelque autre astre, ce qui montre qu’ils sont causés par quelque réflexion ou réfraction dont les angles sont à peu près tous égaux ; comme aussi en ce qu’ils sont colorés, ce qui montre qu’il y a de la réfraction, et de l’ombre qui limite la