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DISCOURS SEPTIÈME.

DES TEMPÊTES, DE LA FOUDRE, ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S’ALLUMENT EN L’AIR.


Au reste, ce n’est pas seulement quand les nues se dissolvent en vapeurs qu’elles causent des vents, mais elles peuvent aussi quelquefois s’abaisser si à coup qu’elles chassent avec grande violence tout l’air qui est sous elles, et en composent un vent très fort, mais peu durable, dont l’imitation se peut voir en étendant un voile un peu haut en l’air, puis de là le laissant descendre tout plat vers la terre. Les fortes pluies sont presque toujours précédées par un tel vent, qui agit manifestement de haut en bas, et dont la froideur montre assez qu’il vient des nues, où l’air est communément plus froid qu’autour de nous ; et c’est ce vent qui est cause que lorsque les hirondelles volent fort bas elles nous avertissent de la pluie, car il fait descendre certains moucherons dont elles vivent, qui ont coutume de prendre l’essor, et de s’égayer au haut de l’air quand il fait beau. C’est lui aussi qui quel-