Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/246

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jonction des extrémités de deux feuilles, que le vent avoit poussées l’une contre l’autre au même temps que la chaleur convertissoit leurs petits pelotons en étoiles, car elles avoient exactement la figure que cela doit causer. Et cette conjonction, se faisant suivant une ligne toute droite, ne peut être tant empêchée par l’ondoiement que causent les vents que celle des parcelles d’une même feuille. Outre que la chaleur peut aussi être plus grande entre les bords de ces feuilles, quand elles s’approchent l’une de l’autre, qu’aux autres lieux, et cette chaleur ayant a demi fondu les parcelles de glace qui y sont, le froid qui lui succède au moment qu’elles commencent à se toucher les peut aisément coller ensemble. Au reste, outre les étoiles dont j’ai parlé jusques ici, qui étoient transparentes, il en tomba une infinité d’autres ce jour—là qui étoient toutes blanches comme du sucre, et dont quelques unes avoient à peu près même figure que les transparentes ; mais la plupart avoient leurs rayons plus pointus et plus déliés, et souvent divisés tantôt en trois branches dont les deux côtés étoient repliés en dehors de part et d’autre, et celle du milieu demeuroit droite, en sorte qu’elles représentoient une fleur de lis, comme on peut voir vers R ; et tantôt en plusieurs qui représentoient des plumes ou des feuilles de fougère, ou choses semblables. Et il tomboit aussi parmi ces étoiles