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gale grandeur jointes ensemble, car, prenant garde que les rayons de la plus grande étoient toujours plus longs et plus pointus que ceux de l’autre, je jugeois que la cause en étoit que la chaleur, ayant été plus forte autour de la plus petite que de l’autre, avoit davantage fondu et émoussé les pointes de ces rayons ; ou bien que cette plus petite pouvoit aussi avoir été composée d’un peloton de glace plus petit. Enfin, je ne m’étonnai point de ces étoiles doubles à douze rayons qui tombèrent après, car je jugeai que chacune avoit été composée de deux simples à six rayons par la chaleur, qui, étant plus forte entre les deux feuilles où elles étoient qu’au dehors, avoit entièrement fondu les petits filets de glace qui les conjoignoient, et ainsi les avoit collées ensemble ; comme aussi elle avoit accourci ceux qui conjoignoient les autres, que j’avois vues tomber immédiatement auparavant. Or, entre plusieurs milliers de ces petites étoiles que je considérai ce jour-là, quoi que j’y prisse garde expressément, je n’en pus jamais remarquer aucune qui eût plus ou moins de six rayons, excepté un fort petit nombre de ces doubles qui en avoient douze, et quatre ou cinq autres qui en avoient huit : et celles-ci n’étoient pas exactement rondes, ainsi que toutes les autres, mais un peu en ovale, et entièrement telles qu’on les peut voir vers O ; d’où je jugeai qu’elles s’étoient formées en la con-