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que deux vents sont opposés en cette sorte, à cause qu’il y en a toujours plusieurs différents autour de la terre en même temps, et que chacun d’eux y étend d’ordinaire son cours sans se détourner jusques au lieu où il en rencontre un contraire qui lui résiste ; mais leurs forces n’y peuvent guère demeurer long-temps ainsi balancées, et leur matière y affluant de plus en plus s’ils ne cessent tous deux ensemble, ce qui est rare, le plus fort prend enfin son cours par le dessous ou le dessus de la nue, ou même aussi par le milieu ou tout à l’entour, selon qu’il s’y trouve plus disposé, au moyen de quoi, s’il n’amortit l’autre tout-à-fait, il le contraint au moins de se détourner. Comme ici je suppose que le vent occidental, ayant pris son cours entre G[1] et P, a contraint l’oriental de passer par-dessous vers F, où il a fait tomber en rosée le brouillard qui y étoit, puis a retenu au-dessus de soi la nue G, qui, se trouvant pressée entre ces deux vents, est devenue fort plate et étendue ; et les petits pelotons de glace qui ont été en sa superficie tant du dessus que du dessous, comme aussi en celle du dessous de la nue P, ont dû s’y arranger en telle sorte que chacun en ait six autres qui l’environnent : car on ne sauroit imaginer aucune raison qui les en ait empêchés, et naturellement tous les corps ronds et égaux qui sont mus en un même plan par une force

  1. Figure 14.