Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/203

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vous ne douterez pas que celles qui sont vers F ne prennent leur cours vers G, et ainsi qu’elles ne composent un vent qui souffle vers là ; principalement si vous pensez avec cela qu’elles soient empêchées de s’étendre vers A et vers B par de hautes montagnes qui y sont, et vers E pourceque l’air y est pressé et condensé par un autre vent qui souffle de C jusques à D, et enfin qu’il y a des nues au-dessus d’elles qui les empêchent de s’étendre plus haut vers le ciel Et remarquez que lorsque les vapeurs passent en cette façon d’un lieu en un autre, elles emmènent ou chassent devant soi tout l’air qui se trouve en leur chemin, et toutes les exhalaisons qui sont parmi ; en sorte que, bien qu’elles causent quasi toutes seules les vents, ce ne sont pas toutefois elles seules qui les composent ; et même aussi que la dilatation et condensation de ces exhalaisons et de cet air peuvent aider à la production de ces vents, mais que c’est si peu, à comparaison de la dilatation et condensation des vapeurs, qu’elles ne doivent quasi point être mises en compte ; car l’air étant dilaté n’occupe qu’environ deux ou trois fois plus d’espace qu’étant médiocrement condensé, au lieu que les vapeurs en occupent plus de deux ou trois mille fois davantage ; et les exhalaisons ne se dilatent, c’est-à-dire ne se tirent des corps terrestres que, par l’aide d’une grande chaleur ; puis ne peuvent quasi