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même que pour lors les eaux se dessèchent et se diminuent beaucoup davantage qu’elles ne font en temps froid et obscur. Au reste, celles qui sont vers E sont plus humides, c’est-à·dire plus disposées à se convertir en eau et à mouiller ou humecter les autres corps comme fait l’eau, que celles qui sont vers F. Car celles·ci, tout au contraire, sont sèches, vu qu’allant frapper avec force les corps humides qu’elles rencontrent, elles en peuvent chasser et emporter avec soi les parties de l’eau qui s’y trouvent, et par ce moyen les dessécher. Comme aussi nous éprouvons que les vents impétueux sont toujours secs, et qu’il n’y en a point d’humides qui ne soient foibles. Et on peut dire que ces mêmes vapeurs qui sont vers E sont plus humides que celles qui sont vers D, à cause que leurs parties, étant plus agitées, peuvent mieux s’insinuer dans les pores des autres corps pour les rendre humides ; mais on peut dire aussi en un autre sens qu’elles le sont moins, à cause que la trop grande agitation de leurs parties les empêche de pouvoir prendre si aisément la forme de l’eau.

Pour ce qui est des exhalaisons, elles sont capables de beaucoup plus de diverses qualités que les vapeurs, à cause qu’il peut y avoir plus de différence entre leurs parties. Mais il suffira ici que nous remarquions que les plus grossières ne