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autres, ainsi qu’elles sont représentées vers C[1] et vers D ; ou bien lorsque, étant resserrées entre des montagnes ou entre les actions de divers vents qui, étant opposés, s’empêchent les uns les autres d’agiter l’air ; ou au-dessous de quelques nues, elles ne se peuvent pas étendre en tant d’espace que leur agitation le requiert, comme vous les pouvez voir vers E ; ou enfin lorsque, employant la plus grande partie de leur agitation à se mouvoir plusieurs ensemble vers un même côté, elles ne tournoient plus si fort que de coutume, ainsi qu’elles se voient vers F ; ou sortant de l’espace E, elles engendrent un vent qui souffle vers G ; il est manifeste que les vapeurs qu’elles composent sont plus épaisses ou plus serrées que lorsqu’il n’arrive aucune de ces trois choses. Et il est manifeste aussi que, supposant la vapeur qui est vers E autant agitée que celle qui est vers B, elle doit être beaucoup plus chaude, à cause que ses parties, étant plus serrées, ont plus de force ; en même façon que la chaleur d’un fer embrasé est bien plus ardente que celle des charbons ou de la flamme. Et c’est pour cette cause qu’on sent souvent en été une chaleur plus forte et plus étouffante lorsque l’air, étant calme et comme également pressé de tous côtés, couve une pluie, que lorsqu’il est plus clair et plus serein. Pour la vapeur qui est vers C, elle est plus froide que celle

  1. Figure 1.