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152 LA DIOPTRIQUE.

allant vers G. Enfin, la dernière et principale chose à quoi je voudrois qu’on s’exerçât, c’est à polir les verres convexes des deux côtés pour les lunettes qui servent à voir les objets accessibles, et que, s’étant premièrement exercé à en faire de ceux qui rendent ces lunettes fort courtes, à cause que ce seront les plus aisés, on tâchât après, par degrés, à en faire de ceux qui les rendent plus longues, jusques à ce qu’on soit parvenu aux plus longues dont on se puisse servir. Et, afin que la difficulté que vous pourrez trouver en la construction de ces dernières lunettes ne vous dégoûte, je vous veux avertir qu’encore que d’abord leur usage n’attire pas tant que celui de ces autres qui semblent promettre de nous élever dans les cieux, et de nous y montrer sur les astres des corps aussi particuliers et peut-être aussi divers que ceux qu’on voit sur la terre, je les juge toutefois beaucoup plus utiles, à cause qu’on pourra voir par leur moyen les divers mélanges et arrangements des petites parties dont les animaux et les plantes, et peut-être aussi les autres corps qui nous environnent, sont composés, et de là tirer beaucoup d’avantage pour venir à la connaissance de leur nature : car déjà, selon l’opinion de plusieurs philosophes, tous ces corps ne sont faits que des parties des éléments diversement mêlées ensemble ; et, selon la mienne, toute leur nature et leur essence, au moins