Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/507

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autres, et ces extérieures ne peuvent manquer de s’arranger d’autre façon que les intérieures, à cause qu’elles touchent un corps qui est d’autre nature (c’est-à -dire dont les petites parties sont d’autre figure, ou s’arrangent, ou se meuvent d’autre façon ) que. celui qu’elles composent ; car si cela n’étoit, elles se mêleroient les unes avec les autres, et il ne se feroit point de superficie qui distinguât ces deux corps.

Ainsi, au commencement que la semence s’assemble, celles de ses parties qui touchent la matrice, et aussi quelques autres qui en sont fort proches, sont contraintes, par cet attouchement, de se tourner, de s’arranger, et de se joindre d’autre façon que ne se tournent, ou s’arrangent, ou se joignent celles qui en sont plus éloignées : au moyen de quoi ces parties de la semence, plus voisines de la matrice, commencent à former la peau qui doit envelopper tout le fruit ; mais elle ne s’achève que quelque temps après, lorsque toutes les parties intérieures de la semence ayant déjà été chassées vers le cœur par les artères et par les veines qui se mettent en leur place ; enfin ces artères et ces veines vont aussi vers les extérieures , qui s’écoulent par les veines vers le cœur, à mesure que les artères s’avancent, et produisent plusieurs petits filets , dont le tissu compose cette peau.