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plus pesantes, et en partie aussi les plus aériennes et les plus molles commencent, en se séparant, à composer le poumon : car quelques unes des plus aériennes y demeurent, et se forment de petits conduits, qui sont par après les branches de l’artère, dont l’extrémité est la gorge ou le sifflet, par où entre l’air de la respiration, et les plus grossières se vont rendre dans la cavité gauche du cœur ; et c’est le chemin par où elles sortent de la cavité droite, qu’on nomme par après la veine artérieuse ; comme aussi c’est celui par où elles vont de là dans la gauche, qu’on nomme l' artère veineuse.

36. Quelle est la nature des particules aériennes.

J’ajouterai ici encore un mot touchant les particules que j’ai nommées aériennes ; car je ne comprends pas sous ce nom toutes celles qui sont séparées les unes des autres, mais seulement celles de ce nombre qui, sans être fort agitées ni fort solides, ne laissent pas d’avoir leur mouvement chacune à part ; ce qui fait que le corps où elles sont demeure rare, et ne peut facilement être condensé : et pourceque celles qui composent l’air sont pour la plupart de telle nature, je les ai nommées aériennes.

Mais il y en a d’autres plus vives et plus subtiles, qui sont comme celles des eaux-de-vie et des eaux-fortes, ou des sels volatils, et aussi de plusieurs autres façons, lesquelles font que le sang se dilate , et n’empêchent point qu’il ne se condense