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en tous les membres ; et que toutes ces branches de la grande artère sont jointes à celles de la veine cave en même façon que celles de la veine artérieuse sont jointes aux branches de l’artère veineuse ; en sorte qu’après avoir distribué à toutes les parties du corps ce qu’elles doivent recevoir de sang soit pour leur nourriture, soit pour d’autres usages, elles portent tout le surplus dans les extrémités de la veine cave, d’où il coule derechef vers le cœur.

Et ainsi le même sang passe et repasse plusieurs fois de la veine cave dans la cavité droite du cœur, puis de là par la veine artérieuse en l’artère veineuse, et de l’artère veineuse en la cavité gauche, et de là par la grande artère en la veine cave ; ce qui fait un mouvement circulaire perpétuel, lequel suffiroit pour entretenir la vie des animaux sans qu’ils eussent besoin de boire ni manger, si aucune des parties du sang ne sortoit hors des artères ou des veines pendant qu’il coule en cette façon ; mais il en sort continuellement plusieurs parties, au défaut desquelles supplée le suc des viandes qui vient de l’estomac et des intestins, ainsi que je dirai ci-après.

17. Les raisons qui prouvent cette circulation.

Or ce mouvement circulaire du sang a été premièrement observé par un médecin anglais, nommé Harvœus, auquel on ne sauroit donner trop de louanges pour une découverte si utile ; et, bien que