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ter ainsi aucun mouvement en nos yeux, sans mouvoir aussi en quelque façon toute la matière qui est entre elles et nous. D’où il suit très évidemment que les cieux doivent être fluides, c’est-à-dire composés de petites parties qui se meuvent séparément les unes des autres, ou du moins qu’il doit y avoir en eux de telles parties ; car tout ce qu’on peut dire que j’ai supposé, et qui se trouve en l’article 46 de la troisième partie, peut être réduit à cela seul que les cieux sont fluides. En sorte que ce seul point étant reconnu pour suffisamment démontré par tous les effets de la lumière, et par la suite de toutes les autres choses que j’ai expliquées, je pense qu’on doit aussi reconnoître que j’ai prouvé par démonstration mathématique (suivant les principes que j’ai établis) toutes les choses que j’ai écrites, au moins les plus générales qui concernent la fabrique du ciel et de la terre ; et même de la façon que je les ai écrites car j’ai eu soin de proposer comme douteuses toutes celles que j’ai pensé l’être.

207. Mais que je soumets toutes mes opinions au jugement des plus sages, et à l'autorité de l'église

Toutefois, à cause que je ne veux pas me fier trop à moi-même, je n’assure ici aucune chose, et je soumets toutes mes opinions au jugement des plus sages et à l’autorité de l’église. Même je prie les lecteurs de n’ajouter point du tout de foi à tout ce qu’ils trouveront ici écrit, mais seule-