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poids, l’action des frottements, le rapport des vitesses et des masses, la combinaison des plus grands effets par les plus petites puissances possibles ; tout est ou développé ou indiqué dans quelques lignes que Descartes a jetées presque au hasard (21). Mais, comme, jusque dans ses plus petits ouvrages, sa marche est toujours grande et philosophique, c’est d’un seul principe qu’il déduit les propriétés différentes de toutes les machines qu’il explique.

Un plus grand objet vient se présenter à lui : une machine plus étonnante, composée de parties innombrables, dont plusieurs sont d’une finesse qui les rend imperceptibles à l’œil même le plus perçant ; machine qui, par ses parties solides, représente des leviers, des cordes, des poulies, des poids et des contre-poids, et est assujettie aux lois de la statique ordinaire ; qui, par ses fluides et les vaisseaux qui les contiennent, suit les règles de l’équilibre et du mouvement des liqueurs ; qui, par des pompes qui aspirent l’air et qui le rendent, est asservie aux inégalités et à la pression de l’atmosphère ; qui, par des filets presque invisibles répandus à toutes ses extrémités, a des rapports innombrables et rapides avec ce qui l’environne ; machine sur laquelle tous les objets de l’univers viennent agir, et qui réagit sur eux ; qui, comme la plante, se nourrit, se développe et se reproduit,