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cure baissoit à proportion que la colonne d’air diminuoit en hauteur. Pourquoi Pascal n’a-t-il point avoué qu’il devoit cette idée à Descartes ? N’étoient-ils pas tous deux assez grands pour que cet aveu pût l’honorer ?

Les propriétés de l’air, sa fluidité, sa pesanteur et son ressort le rendent un des agents les plus universels de la nature. De son élasticité naissent les vents. Descartes les examine dans leur marche. Il les voit naître sous l’impression du soleil, qui raréfie les vapeurs de l’atmosphère ; suivre entre les tropiques le cours de cet astre, d’orient en occident ; changer de direction à trente degrés de l’équateur ; se charger de particules glacées, en traversant des montagnes couvertes de neiges ; devenir secs et brûlants en parcourant la zone torride ; obéir, sur les rivages de l’océan, au mouvement du flux et du reflux ; se combiner par mille causes différentes des lieux, des météores et des saisons ; former partout des courants, ou lents ou rapides, plus réguliers sur l’espace immense et libre des mers, plus inégaux sur la terre, où leur direction est continuellement changée par le choc des forêts, des villes et des montagnes, qui les brisent et qui les réfléchissent. Il pénètre ensuite dans les ateliers secrets de la nature ; il voit la vapeur en équilibre se condenser en nuage ; il analyse l’organisation des neiges et des grêles ; il décompose le