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clarté, et sa volonté n’a pas une moindre inclination pour affirmer ce dont il n’a aucun doute que celui qui a une parfaite science. Cette clarté peut donc bien être la cause pourquoi quelqu’un aura et défendra avec opiniâtreté quelque opinion, mais elle ne lui sauroit faire connoître avec certitude qu’elle est vraie.

De plus, non seulement savoir qu’une chose est vraie, mais aussi la croire ou lui donner son aveu et consentement, ce sont choses qui ne dépendent point de la volonté ; car les choses qui nous sont prouvées par de bons arguments ou racontées comme croyables, soit que nous le voulions ou non, nous sommes contraints de les croire. Il est bien vrai qu’affirmer ou nier, soutenir ou réfuter des propositions, ce sont des actes de la volonté ; mais il ne s’ensuit pas que le consentement et l’aveu intérieur dépendent de la volonté.

Et partant, la conclusion qui suit n’est pas suffisamment démontrée : « Et c’est dans ce mauvais usage de notre liberté que consiste cette privation qui constitue la forme de l’erreur. »


RÉPONSE.


Il importe peu que cette façon de parler, une grande clarté, soit propre ou non à entrer dans un argument, pourvu qu’elle soit propre pour expliquer nettement notre pensée, comme elle l’est