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surer qu’on le voit. Et je ne remarque rien ici qui ait besoin de réponse ou d’explication.


OBJECTION VIIe.

SUR LA TROISIÈME MÉDITATION.


[1]« Il me reste seulement à examiner de quelle façon j’ai acquis cette idée, car je ne l’ai point reçue par les sens, et jamais elle ne s’est offerte à moi contre mon attente, comme font d’ordinaire les idées des choses sensibles, lorsque ces choses se présentent aux organes extérieurs de mes sens, ou qu’elles semblent s’y présenter. Elle n’est pas aussi une pure production ou fiction de mon esprit, car il n’est pas en mon pouvoir d’y diminuer ni d’y ajouter aucune chose ; et partant il ne reste plus autre chose à dire, sinon que, comme l’idée de moi-même, elle est née et produite avec moi dès lors que j’ai été créé. »

S’il n’y a point d’idée de Dieu (or on ne prouve point qu’il y en ait), comme il semble qu’il n’y en a point, toute cette recherche est inutile. De plus, l’idée de moi-même me vient, si on regarde le corps, principalement de la vue ; si l’âme, nous n’en avons aucune idée : mais la raison nous fait conclure qu’il y a quelque chose de renfermé dans le corps humain qui lui donne le mouvement ani-

  1. Voyez Méditation iii, page 289 .