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bien si ce sont deux substances diverses, c’est ce qui sera examiné ci-après.

VIII. La substance que nous entendons être souverainement parfaite, et dans laquelle nous ne concevons rien qui enferme quelque défaut ou limitation de perfection, s’appelle Dieu.

IX. Quand nous disons que quelque attribut est contenu dans la nature ou dans le concept d’une chose, c’est de même que si nous disions que cet attribut est vrai de cette chose, et qu’on peut assurer qu’il est en elle.

X. Deux substances sont dites être réellement distinctes quand chacune d’elles peut exister sans l’autre.


DEMANDES.


Je demande premièrement que les lecteurs considèrent combien foibles sont les raisons qui leur ont fait jusques ici ajouter foi à leurs sens, et combien sont incertains tous les jugements qu’ils ont depuis appuyés sur eux ; et qu’ils repassent si long-temps et si souvent cette considération en leur esprit, qu’enfin ils acquièrent l’habitude de ne se plus fier si fort en leurs sens : car j’estime que cela est nécessaire pour se rendre capable de connoître la vérité des choses métaphysiques, lesquelles ne dépendent point des sens.

En second lieu, je demande qu’ils considèrent