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celles que nous n’apercevons pas, bien qu’elles soient aussi en elle, et qu’avec cela nous remarquions que l’existence nécessaire est l’une des choses que nous apercevons ainsi être en Dieu.

En septième lieu, j’ai déjà donné la raison, dans l’abrégé de mes Méditations, pourquoi je n’ai rien dit ici touchant l’immortalité de l’âme ; j’ai aussi fait voir ci-devant comme quoi j’ai suffisamment prouvé la distinction qui est entre l’esprit et toute sorte de corps.

Quant à ce que vous ajoutez[1] « que de la distinction de l’âme d’avec le corps il ne s’ensuit pas qu’elle soit immortelle, parceque nonobstant cela on peut dire que Dieu l’a faite d’une telle nature que sa durée finit avec celle de la vie du corps, » je confesse que je n’ai rien à y répondre ; car je n’ai pas tant de présomption que d’entreprendre de déterminer par la force du raisonnement humain une chose qui ne dépend que de la pure volonté de Dieu.

La connoissance naturelle nous apprend que l’esprit est différent du corps, et qu’il est une substance ; et aussi que le corps humain, en tant qu’il diffère des autres corps, est seulement composé d’une certaine configuration de membres, et autres semblables accidents ; et enfin que la mort du corps dépend seulement de quelque division ou

  1. Voyez secondes objections, page 408