Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/227

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tiennent à la philosophie, je n’espère pas qu’elles fassent un grand effort sur les esprits, si vous ne les prenez en votre protection. Mais l’estime que tout le monde fait de votre compagnie étant si grande, et le nom de Sorbonne d’une telle autorité que non seulement en ce qui regarde la foi, après les sacrés conciles, on n’a jamais tant déféré au jugement d’aucune autre compagnie, mais aussi en ce qui regarde l’humaine philosophie, chacun croyant qu’il n’est pas possible de trouver ailleurs plus de solidité et de connoissance, ni plus de prudence et d’intégrité pour donner son jugement, je ne doute point, si vous daignez prendre tant de soin de cet écrit que de vouloir premièrement le corriger (car ayant connoissance non seulement de mon infirmité, mais aussi de mon ignorance, je n’oserois pas assurer qu’il n’y ait aucunes erreurs), puis après y ajouter les choses qui y manquent, achever celles qui ne sont pas parfaites, et prendre vous-mêmes la peine de donner une explication plus ample à celles qui en ont besoin, ou du moins de m’en avertir afin que j’y travaille ; et enfin, après que les raisons par lesquelles je prouve qu’il y a un Dieu et que l’âme humaine diffère d’avec le corps auront été portées jusques à ce point de clarté et d’évidence, où je m’assure qu’on les peut conduire, qu’elles devront être tenues pour de très exactes démonstrations,