Mais je ne citerai plus, ou il me faudrait copier tout l’Ouvrage. Que ne dirai-je point de sa Goutte ! Quelle morale ! Quelle liberté d’esprit dans un corps gêné ! En la lisant, je n’ai pu m’empêcher de m’écrier :
Puisqu’inspiré par tes douleurs
Comme du Maître du Parnasse,
Chaulieu, d’un Vers rempli de grace,
Dévoile si bien nos erreurs ;
Fille des Ans, affreuse Goutte,
Funeste suite des plaisirs,
Quelque chagrin que tu nous coûte,
Tu fais l’objet de mes desirs.
Oui, Madame, ce n’est point un conte ; je souhaiterois de bon cœur avoir la Goutte comme lui, & savoir faire aussi bien des Vers. Vous m’allez sans doute objecter,
Que ce seroit acheter cher
Un talent qui n’enrichit guère ;
Mais à quoi bon me reprocher
Le triste état de ma misere ?
Je suis déja Poëte & mauvais ;
Du métier dont j’ai l’indigence,
Puisqu’enfin j’en ai fait les frais,
Oui, je voudrois pour récompense
Dans un fauteuil par la Goutte cloué,
Rimer avec tant d’élégance,