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La[1] bonne ou mauvaise santé
      Fait notre philosophie.



LA RETRAITE EN 1698[2].


La foule de Paris à présent m’importune,
Les Ans m’ont détrompé des maneges de Cour ;
Je vois bien que j’y suis dupe de la Fortune,
Autant que[3] je le fus autrefois de l’Amour.

Je rends graces au Ciel que l’esprit de retraite
Me presse chaque jour d’aller bientôt chercher
Celle que mes Aïeux plus sages s’étoient faite,
D’où mes folles Erreurs avoient su m’arracher.

C’est-là, que jouissant de mon indépendance,
Je serai mon Héros, mon Souverain, mon Roi ;
Et de ce que je vaux la flatteuse ignorance
Ne me laissera voir rien audessus de moi.

  1. L’article la ne se trouve pas dans l’Édition de Saint Marc, & alors ce Vers est de trois pieds & demi comme les précédens mais nous avons suivi les manuscrits de Chaulieu.
  2. Chaulieu avoir d’abord intitulé cette Pièce, Stances sur la Retraite, en 1698.
  3. Autant que je l’étois.