Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/42

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais n’en deviens jamais la proie ;
        Prends-les pour des amusemens,
        Dont il faut égayer le temps
        Que nous demeurons sur la terre :
        Ce sont de secrets ennemis
        Que la Nature en nous a mis
        Exprès pour nous faire la guerre ;
        Défendons-nous sans la finir :
        Ce sont des Sujets peu fidelles ;
        Mais ce sont des Sujets rebelles
Que le bien de l’État empêche de punir.
              Tranquille, attends que la Parque
              Tranche, d’un coup de ciseau,
              Le fil du même fuseau
Qui dévide les jours du Peuple et du Monarque.
Alors, contens[1] du temps que nous aurons vécu,
        Rendons graces à la Nature,
        Et remettons-lui sans murmure
        Ce que nous en avons reçu.

              Cependant jetons des rosés,
              Je les vois avec les lis
              Briller fraîchement écloses
              Sur le teint de ma Phylis.

  1. Lors satisfaits du temps… Chaulieu a effacé les deux premiers mots de ce Vers qu’il avoit d’abord fait ainsi, pour y substituer ceux qui se trouvent dans le texte.