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Ainsi je ne crains point qu’un Dieu dans sa colere
Me demande les biens ou le sang de mon Frere,
Me reproche la Veuve[1] ou l’Orphelin pillé,
Le Pauvre par ma main de son champ dépouillé,
Le viol du dépôt, ou l’amitié trahie,
Ou par quelques forfaits la fortune envahie.

Ainsi dans ce moment qui finira mes jours,
Qu’il faudra te quitter, la Fare, et mes amours,
Mon ame n’ira point flottante, épouvantée,
        Peu sûre de sa destinée,
D’Arnaud ou d’Escobar[2] mendier le secours ;
        Mais, plein d’une douce espérance,
        Je mourrai dans la confiance
De trouver, au sortir de ce funeste lieu,
Un asile assuré dans le sein de mon Dieu.

  1. Et L’Orphelin pillé.
  2. Implorer le secours.