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Je forme de cet Être une plus noble idée ;
Sur le front du Soleil lui-même il l’a gravée ;
Immense, tout-puissant, équitable, éternel,
Maître de tout, a-t-il besoin de mon autel ?
S’il est juste, faut-il, pour le rendre propice,
        Que j’aille teindre les ruisseaux,
        Dans l’offrande d’un sacrifice
        Du sang innocent des Taureaux ?

Dans le fond de mon cœur je lui bâtis un Temple ;
Prosterné devant lui, j’adore sa bonté,
        Et ne vas point suivre l’exemple
Des mortels insensés de qui la vanité
Croit rendre assez d’honneurs[1] à la Divinité
Dans ces grands monumens de leur magnificence,
        Témoins de leur extravagance
        Bien plus que de leur piété.

        Un esprit constant d’équité
        Bannit loin de moi l’injustice ;
        Et jamais ma noire malice
        N’a fait pâlir la Vérité,
        Ou[2] par quelqu’indigne artifice
Rompu les doux liens de la société.

  1. Croit rendre assez d’honneur.
  2. Ni par quelqu’indigne artifice.