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ma Religion, je n’ai point prétendu dogmatiser le libertinage ; j’ai cherché seulement à faire voir jusqu’où l’abondance de la rime, la fécondité de l’imagination & la facilité du génie pouvoient aller.

Voilà le seul Chapitre sur lequel je demanderai quelque grâce au Lecteur ; j’abandonne tout le reste à la censure, & à la critique de tous ceux qui voudront prendre la peine de la faire. Je n’ai jamais prétendu tirer des louanges de mes vers ; il seroit injuste de me blâmer, s’ils ne sont pas meilleurs : personne au moins, tels qu’ils sont, ne dira qu’ils ne sont pas tout-à-fait à moi. Je n’en ai trouvé le modèle dans aucun de nos Poëtes anciens ni modernes. Je les ai lus tous depuis Villon jusqu’à la Motte exclusivement, & ma mémoire est ornée de tout ce qu’ils ont fait de beau ; c’est sur cela que, sans toutefois les imiter ni les suivre, je me fis un genre de poésie ; qui du moins eut la grâce de la