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ter non plus que des faveurs de sa maîtresse, quelque plaisir secret qu’il sente à les recevoir. La répugnance que tous ceux avec qui j’ai vécu, savent que j’ai eu à donner ou à dire de mes vers, & la retenue que j’ai toujours eu à ne les pas rendre publics, me serviront d’excuse.

J’ai cru seulement devoir compte, & n’ai songé qu’à le rendre ici aux honnêtes gens qui auront assez de temps à perdre pour s’amuser à lire mes folies, ou assez d’indulgence & de gaieté pour s’en divertir. Je n’ai pas voulu qu’ils pussent être choqués d’un manquement apparent de bienséance dont j’ai toujours été esclave, ou qu’ils soupçonnassent de libertinage, des choses que la chaleur d’une imagination trop vive m’a dictées, & que je n’ai jamais pensées. Ce que j’ai fait ne s’appelle point des Ouvrages, il m’en a trop peu coûté pour cela : c’est un amas confus des sentimens de mon cœur, quand les différentes passions les ont fait naître, ou des caprices de mon imagina-