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Connois déjà la décadence
Qu’apporté le nombre des ans,
Dans une douce nonchalance
Je jouis du printemps, du soleil, d’un beau jour ;
Je vis pour moi, content que ma seule indolence
Me tienne lieu de biens, de fortune & de Cour.
Si j’ai du goût pour quelque Belle,
J’y trouve du plaisir, & n’en crains point de maux ;
Je ne veux que boire avec elle,
Et me moquer de mes Rivaux.
Revenu des erreurs, après de longs détours,
Comme moi, vous aurez recours
Quelque jour aux leçons de la philosophie,
Qui ne déçut jamais le sage qui s’y fie,
Et dont j’ai si souvent éprouvé le secours.
C’est elle qui me fait avec tranquillité
Regarder fixement le terme de la vie.
Occupé seulement du soin de ma santé,
De goûter à longs traits ma chère liberté
Qu’une foule d’Erreurs m’a si long-temps ravie ;
L’Avenir sur mon front n’excite aucun nuage,
Et bien loin de craindre la mort,