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À mon esprit ce Dieu n’inspire
Que de tristes moralités,
C’est avec vous qu’il aime à rire :
Il est toujours à vos côtés ;
Et sur-tout lorsque vous buvez.
Là prendrez votre temps, beau-Sire,
Et pour moi lui demanderez
Le don d’égayer la Satyre,
De ce sel que vous possédez :
Me l’accordant, je pourrai dire
D’assez plaisantes Vérités
Au Public, qui se les attire ;
Mais jusques-là, sans me flatter,
Je sens, sur ma foi, qu’au Parnasse
J’aurois de la peine à monter ;
Je perds haleine, et je me lasse :
Puis Pégase, sans hésiter,
Considérant ma lourde masse,
Sans un ordre, et sans cette grace,
Refuseroit de m’y porter.

Je vous suis très-obligé, mon cher ami, de m’avoir tiré d’une espece de léthargie où j’étois, et dont je crains que ces Vers ne se ressentent encore. Pour les vôtres, ils sont charmans ; je