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On mêle de joyeux propos ;
Et l’on jette sur quelques mots
Ce sel que produisoit la Grèce,
Qui nous fait la terreur des sots.

Mais, hélas ! le Temps fuit avec tant de vitesse,
Que, parmi ces discours de Morale et d’Amour,
Nous attrapons bientôt la naissance du Jour.
L’Aurore, pour nous voir, prend sa face riante ;
Elle rougit, de peur de troubler nos plaisirs ;
Et, pour plaire à nos yeux, met sa robe éclatante,
Faite des mains de Flore et des jeunes Zéphyrs.

Pour honorer la Déesse
Nous n’allons point semer des fleurs sur son chemin :
Mais chacun avec Allégresse
Court pour y répandre du vin :
On voit ces jours-là le Soleil
Sortir plus brillant de l’onde ;
Et la Rose aux yeux du monde
En a le teint plus vermeil ;
Le Lys quitte sa face blême,
La Violette elle-même