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Quand verrai-je ma pauvreté,
Honorable et voluptueuse,
Te donner avec liberté
Un souper où la propreté
Fait, loin d’une foule ennuyeuse,
Une chere délicieuse
De beaucoup de frugalité ?

Là le nombre et l’éclat de cent verres bien nets
Répare par les yeux la disette des mets ;
Et la mousse pétillante
D’un vin délicat et frais
D’une fortune brillante
Cache à mon souvenir les fragiles attraits.

Quelle injure à l’Abondance,
Lorsqu’avec volupté ton appétit glouton
Borne ton intempérance
À l’épaule de mouton ;
Et qu’avec des cris de joie
On voit toujours sur le tard
Venir l’omelette au lard,
Qu’au secours de ta faim le Ciel propice envoie !

Alors l’imagination,
Par ce nouveau mets éguisée,
De mainte nouvelle pensée
Orne la conversation.
À des maximes de sagesse