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aussitôt, le même jour, qui fut le jour des Morts. Nous la trouvâmes chez elle en bonne compagnie. Elle n’étoit point, comme les autres veuves, dans les églises à prier Dieu ;

Car, bien qu’elle ait l’âme assez tendre
Pour tout ce qu’elle auroit chéri,
On auroit peine à la surprendre
Sur le tombeau de son mari.

Avignon nous avait paru si beau que nous voulûmes y demeurer deux jours pour l’examiner


tes, et les rapprochant de celle de 1656, qu’il a donnée avec toute vraisemblance au voyage de Chapelle, en conclut que La Monnoye a commis une erreur et qu’il s’agit ici de quelque autre Mme de Castelane n’offrant pas le même intérêt. La Monnoye, en effet, s’est trompé, mais uniquement sur les dates. C’est bien à la marquise de Gange, alors encore Mme de Castelane, que Chapelle et Bachaumont rendirent visite dans l’automne de 1656. Dans une histoire fort étendue de cette infortunée, publiée en 1810, M. de Fortia d’Urban, un descendant de cette maison, établit par des pièces authentiques : 1° que Mlle de Châteaublanc épousa le marquis de Castelane en 1647 ; 2° que son mari périt huit ans plus tard, c’est-à-dire en 1655, dans le naufrage que firent cinq galères qu’il commandoit auprès de Gênes ; 3° que la jeune veuve, quelque temps après, quitta la cour pour aller habiter Avignon ; 4° qu’elle épousa le marquis de Gange le 8 août 1658 : toutes choses qui concilient merveilleusement la note de La Monnoye, les dates de Saint-Marc et le dire de nos deux voyageurs.