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L’un de nous deux, un jour au frais
Assis près de cette fontaine,
Le cœur percé de mille traits,
D’une main qu’il portoit à peine

Grava ces vers sur un cyprès :

Hélas ! que l’on seroit heureux
Dans ce beau lieu digne d’envie,
Si, toujours aimé de Silvie,
L’on pouvoit, toujours amoureux,
Avec elle passer la vie !

Vous connoîtrez par là que, dans notre voyage, nous ne songions pas toujours à faire bonne chère, et que nous avions quelquefois des moments assez tendres. Au reste, quoique Grouille ait tant de charmes, M. d’Aubijoux ne nous put retenir que trois jours, après lesquels il nous donna son carrosse pour aller à Castres prendre celui de M. de Pénautier, qui nous mena chez lui à Pénautier, à une lieue de Carcassonne. Vos santés y furent bues mille fois avec le cher ami Balzant, qui ne nous quitta pas un moment. La comédie fut aussi un de nos divertissements assez grand, parceque la troupe n’étoit pas mauvaise et qu’on y voyoit toutes les dames de Carcassonne. Quand nous en partîmes, M. de Pénautier, qui sans doute est un des plus honnêtes hommes du monde, voulut absolument que nous prissions


semble demander, il y a dans toutes les autres que j’ai vues : le haut du berceau de grands cyprès. Les vers qui suivent sont connus pour être de Bachaumont. (S.-Marc.) Voir la Notice.