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Sur la glace et sur les baquets,
Et pour empêcher les bouteilles

D’être à la merci des laquais.

Sa salle étoit parée pour le ballet du soir, toutes les belles de la ville priées, tous les violons de la province assemblés, et tout cela se faisoit pour divertir madame Le Bailleul.

Et cette belle présidente
Nous parut si bien ce jour-là,
Qu’elle en devoit être contente.
Assurément elle effaça
Tant de beautés qu’à Blois on vante.

Ni la bonne compagnie, ni les divertissements qui se préparoient, ne purent nous empêcher de partir incontinent après le dîner. Amboise devoit être notre couchée ; et, comme il étoit déjà tard, nous n’eûmes que le temps qu’il falloit pour y pouvoir arriver. La soirée se passa fort mélancoliquement dans le déplaisir de n’avoir plus à voyager sur la levée et sur les rives de cette agréable rivière7,

Qui, par le milieu de la France,
Entre les plus heureux coteaux
Laisse en paix répandre ses eaux,
Et porte partout l’abondance
Dans cent villes et cent châteaux,
Qu’elle embellit de sa présence.

Depuis Amboise jusqu’à Fontallade, nous vous


7. La Loire.