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Ce que fit, en mourant, notre pauvre ami Blot4,
Et ses moindres discours et sa moindre pensée.
La douleur nous défend d’en dire plus d’un mot :
Il fit tout ce qu’il fit d’une âme bien sensée.

Enfin, ayant causé de beaucoup d’autres choses qu’il seroit trop long de vous dire, nous allâmes ensemble faire la révérence à son altesse royale5, et de là dîner chez lui avec monsieur et madame la présidente Le Bailleul6.

Là, d’une obligeante manière,
D’un visage ouvert et riant,
Il nous fit bonne et grande chère,
Nous donnant à son ordinaire
Tout ce que Blois a de friand.

Son couvert étoit le plus propre du monde ; il ne souffroit pas sur sa nappe une seule miette de pain. Des verres bien rincés, de toutes sortes de figures, brilloient sans nombre sur son buffet, et la glace étoit tout autour en abondance.

En ce lieu seul nous bûmes frais,
Car il a trouvé des merveilles


4. Le baron de Blot, gentilhomme de Monsieur, Gaston, duc d’Orléans, très bel esprit, très libertin et très satirique. Les curieux conservent de lui quelques chansons. (Saint-Marc.)

5. Gaston-Jean-Baptiste, duc d’Orléans, frère de Louis XIII, mort à Blois le 8 de février 1660. Il s’y étoit retiré en 1652.

6. Marte Le Ragois de Bretonvillers, présidente de Bailleul.