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Dire pour la première fois

Qu’il auroit manqué de parole.

Il fallut donc se résoudre à marcher sans M. Boyer. Nous en fûmes d’abord un peu fâchés, mais, avec sa permission, en peu de temps consolés. Le souper préparé pour lui servit à régaler ceux qui vinrent a sa place, et, le lendemain, tous ensemble nous allâmes coucher à Blois. Durant le chemin la conversation fut un peu goguenarde ; aussi véritablement étions-nous avec des gens de bonne compagnie. Étant arrivés, nous ne songeâmes d’abord qu’à chercher M. Colomb. Après une si longue absence, chacun mouroit d’envie de le voir. Il étoit dans une hôtellerie avec M. le président Le Bailleul3, faisant si bien les honneurs de la ville, qu’à peine nous pût-il donner un moment pour l’embrasser. Mais le lendemain à notre aise nous renouvelâmes une amitié qui, par le peu de commerce que nous avions eu depuis trois années, sembloit avoir été interrompue. Après mille questions faites toutes ensemble, comme il arrive ordinairement dans une entrevue de fort bons amis qui ne se sont pas vus depuis long-temps, nous eûmes, quoique avec un extrême regret, curiosité d’apprendre de lui, comme de la personne la plus instruite et que nous savions avoir été le seul témoin de tout le particulier,


3. Louis-Dominique de Bailleul, marquis de Château-Gontier, seigneur de Vatetot-sur-Mer, de Soisy, d’Étioles, etc., président à mortier.