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de Lamartine, et universellement acceptée depuis ? Ainsi, ce jugement de Chapelle, tout erroné qu’il étoit assurément, n’en indiquoit pas moins un homme d’un goût généralement sûr, et que ses illustres amis pouvoient, à juste titre, consulter dans l’occasion, sauf à se réserver le droit de prononcer en dernier ressort.

J’ai cherché à montrer ici, de mon mieux, ce que fut Chapelle, beaucoup plus que ce qu’il fit ; car, au bout du compte, il ne fit jamais rien, sinon quelques sottises plus ou moins saillantes, plus ou moins spirituelles, ce qui ne constitue guère la matière d’une biographie comme on l’entend généralement. Mais, en définitive, malgré toute sa légèreté de conduite, malgré son insouciance en toute chose, malgré tous les défauts que nous lui avons reconnus, ce n’étoit pas un homme ordinaire que celui qui, par ce que nous appelons aujourd’hui de fortes études, et surtout par un goût plus épuré qu’on n’eût cru pouvoir l’attendre d’une pareille nature, fut jugé en état de donner des conseils aux premiers hommes du plus grand siècle littéraire de la monarchie ; qui, par les aimables qualités de son esprit et de son caractère, put conquérir une sorte de vogue dans la plus haute société de ce siècle ; enfin qui, sous la simple inspira-