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de lettres de l’ordre de Chapelle le défaut d’être quelque peu parasites ; mais, comme ils sont en même temps hommes d’esprit, et généralement hommes de goût, il ne faudroit pas s’étonner que les plus adroits ou les plus dignes sussent mettre, sinon de l’art, du moins une retenue qui seroit plus que de l’art jusque dans le genre de penchant qui, à tort ou à raison, leur est reproché.

Dans cette longue suite d’anecdotes de toute nature, il en est une de cabaret, puisque cabaret il y a, tellement consacrée, tellement citée partout, qu’il n’y a pas moyen de ne point la rapporter ici. Mais, si ce n’est dans l’intérêt de Chapelle, dont la réputation d’habitué de taverne n’a guère rien à perdre auprès des lecteurs, je veux, du moins, dans l’intérêt général de la vérité, faire, avant tout, une remarque qui n’a pas été assez faite en pareil cas. Le cabaret, lieu où l’on vendoit du vin et des liqueurs à ceux qui s’y réunissoient, n’étoit pas frappé, dans le siècle de Louis XIV, de la juste défaveur qui pèse aujourd’hui sur lui. Les cafés, plus ou moins fréquentés de nos jours par les hommes les mieux élevés, n’existoient pas alors, ou du moins n’avoient pas pris encore le développement qui les a rendus depuis si populaires, de manière que ceux qui vouloient trouver un petit moment d’indépen-