Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sans décider lequel des deux
Psyché devoit prendre pour elle,
On lui déclara que la belle,
Pour remettre la paix entre eux,

Ne seroit à pas un des deux.

D’un autre côté, l’Hyménée,
Et plus modeste et plus discret,
Voyant sa triste destinée,
N’en jura pas moins en secret,
Et se promit, pour sa vengeance,
De tourmenter et désunir
Tous ceux qu’Amour, par sa puissance,
Prétendroit joindre à l’avenir.

Aussitôt la troupe immortelle,
Instruite de cette querelle,
Mariant l’Amour à Psyché,
Croyoit raccommoder l’affaire.
Mais les dieux ne le pouvoient faire ;
Le mot de Styx étoit lâché.
De ce serment inviolable
Amour prétexta son courroux,
Et, demeurant inébranlable,
Il ne voulut point être époux.
Psyché demeura sa maîtresse.
Jamais époux, toujours amants,
Unis par leur seule tendresse,
Ils eurent de si doux moments,
Qu’Amour, pour tenir sa promesse,
N’eut plus besoin d’aucuns serments.
Il commença lors de connoître