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Qu’on les vit la dernière fois
Unir leur pouvoir et leurs droits.
Cette noce fut d’importance ;
Deux rois, pères des deux amants,
Pour montrer leur magnificence,
Célébrèrent leur alliance
Par mille divertissements.
Pour faire honneur à la couronne,
L’Amour et l’Hymen en personne
Vinrent pour serrer les beaux nœuds
Qui lioient ces amants heureux.
Jamais leur amitié fidèle
Ne parut tant que dans ce jour ;
Et jamais, la voyant si belle.
On n’eût cru qu’Hymen et l’Amour
Pussent jamais être en querelle.
Lorsqu’on mena les deux époux
Pour assister au sacrifice,
Dont l’effet héureux et propice
Au cœur des amants est si doux,
Ces jeunes dieux pleins d’allégresse
Charmèrent par cent tours d’adresse
Les yeux du peuple et de la cour.
Tantôt Hymen tenoit Ismène,
Laissant Elyzène à l’Amour,
Et tantôt lui-même, à son tour,
Folâtroit avec Elyzène.
Quelquefois tous deux embrassés
S’offroient aux yeux embarrassés2.


2. Il manquoit un vers en cet endroit. Celui-ci, quel qu’il soit, remplit un vide désagréable. (S.-Marc.)