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je veux vous dire au vrai ma naissance, mon humeur, et de quelle manière je suis fait, afin que vous me mandiez sincèrement si je serai le bienvenu.

Je suis fils du galant Gricour
Et de l’amoureuse Melisse,
Qui tous deux moururent d’amour.
Feu mon père est mort au service
De cent levrettes de la cour ;
Et ma mère a perdu le jour
Pour avoir aimé par caprice
Un gros mâtin de basse-cour3.

J’ai la taille souple et jolie,
Le poil aussi doux que du lin
Et de la couleur d’une pie.
Je saute mieux que Cardelin4.
Quand j’aime, je suis un lutin ;


3. Copie manuscrite, vers 4, 5 et 6 ; le troisième n’est suivi que d’un point et virgule :

Feu mon père est mort au service
De cent levrettes de la cour ;
Ma mère, plus encline au vice,
Pour, etc.

Recueil de pièces en prose de Sercy, 1661. Vers 5 :

De cent levrettes tour à tour.

Vers 7 :

Pour avoir souffert par caprice.

4. Copie man., vers 2 et 3 :

Le poil d’un père jacobin,
C’est, on dira, comme une pie.