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Rendez-vous donc à votre France,
Qui, grand roi, par votre vaillance
Voit tous les jours plus de François.
Croyez la Meuse en assurance,
Qui mit sa plus ferme défense
Dans l’honneur d’être sous vos lois.
Regardez la triple alliance
Sur ses fins et comme aux abois ;
L’Espagne dans une indigence
Qui ne pourra pas de vingt mois
Remandier une puissance
Qui pour une dernière fois
Mérite encor votre présence.

Et vous, suivez l’auguste frère,
Pour qui désormais nos autels
Fumeront d’encens éternels
Sur l’un et sur l’autre hémisphère,
Qui n’en virent jamais de tels.
Soyez, moins par vaincre et tant faire
Que par gagner les cœurs et plaire,
L’honneur et l’amour des mortels.

Dauphin, qui, ne faisant que naître,
Trouvâtes l’univers soumis,
Qui depuis avez fait paroître
Tant de qualités dignes d’être
Au rang où le Ciel vous a mis,
Les destins vous ont tout promis ;
Mais il faut prier notre maitre
Qu’il vous laisse des ennemis.

J’étois auprès d’un prince aimable