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Oubliera la tige féconde

Qui nous donne soixante rois.

De cette éclatante origine,
Du ciel et des dieux si voisine,
Qui des plus hardis potentats
Sut mieux qu’eux, dans les fâcheux pas,
Pour peu que l’honneur y domine,
Descendre aux emplois les plus bas ?
Qui, sans horreur, les imagine,
Moindres que leurs moindres soldats,
Des périls faire leurs ébats
À la tranchée, à la fascine,
Et sûrs aux plus sanglants combats ?
Confessons donc que ce n’est pas
Sans quelque assistance divine
Qu’ils sont rendus à leurs états.

Revenez, princes généreux,
Dont les hauts faits, tous merveilleux,
N’eurent et n’auront point d’exemples.
Partagez-vous entre nos vœux
Et le laurier qui ceint vos temples3.
Un peuple fidèle et nombreux
Éclaire nos places de feux
Et d’encens obscurcit nos temples.
Contentez-vous que jamais ceux
Qu’y mirent leurs exploits fameux
N’ont laissé des sujets plus amples
À faire parler leurs neveux.


3. Mauvaise locution de l’époque, pour tempes.