Autant que, même avec colère,
Vous l’avez toujours désiré.
En quoi je ne vous saurois taire
Combien vous m’avez honoré.
Vous pouvez donc bien, cher marquis,
Me croire et tenir pour acquis
Plus que jamais ne fut personne.
Aussi vous tiens-je un don exquis
Du ciel, qui dans vous seul me donne
Le tout dont je l’avois requis.
Mais sur quelques vers que je fis
Dans l’âge où le sang nous bouillonne,
Et qu’à l’âge aussi l’on pardonne,
Auriez-vous bien cru qu’on m’eût mis
Entre ces Messieurs qu’on a pris
Et qu’à bon droit on pensionne
Pour bien savoir donner le prix
Aux grands progrès de la couronne2.
Que j’aime la douce incurie
Où je laisse couler mes jours !
Qu’ai-je affaire de l’industrie,
De l’intrigue et des faux détours,
2. Il résulte de ce qu’on lit ici que Louis XIV pensionna Chapelle. L’éditeur de 1732 semble croire que ce fut à l’occasion des stances qui suivent ; mais Saint-Marc, après avoir remarqué que ces stances ne sauroient guère se rapporter qu’aux événements de l’année 1668, époque à laquelle notre auteur étoit âgé de quarante-deux ans, et qu’il ne pouvoit par conséquent