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FRAGMENT
D’ODE IMPROMPTU SUR ORPHÉE.

Et du plus pur et du plus beau
De l’essence qui nous éclaire
Un dieu forme un trait de lumière
Dont il pénètre mon cerveau.
Que je sens une pure flamme
Se soulever dans mes esprits ;
Et que le plus beau de mon âme
Va paroître dans mes écrits !

C’est toi, grand et divin Orphée,
C’est toi que ma muse échauffée
Va célébrer dans l’univers.
C’est toi, fils du dieu qui m’inspire,
Pour qui je vais faire des vers
Dignes des accords de ta lyre.

Je sais bien que, lorsque ta voix
Retentit sur les monts de Thrace,
Que tes airs rendent mille fois
Plus célèbres que le Parnasse,
Le rocher sensible te suit,
Les aquilons charmés s’apaisent,