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certitude, mais même tout ce que la tradition attribue à Chapelle et à Bachaumont, nous sommes moins que qui que ce soit porté à lui en faire un reproche. Lorsqu’un auteur, après avoir produit une sorte de chef-d’œuvre, s’est borné à l’accompagner de quelques morceaux plus ou moins variés, fussent-ils plus ou moins médiocres (et il y en a ici de charmants), les lecteurs aiment à y chercher l’occasion de comparaisons piquantes, de rapprochements curieux, surtout si cet auteur a conquis une grande popularité dans le monde à la fois et dans les lettres. Cette dernière pensée me conduit naturellement à la nécessité de donner enfin des détails biographiques sur les deux hommes dont nous nous occupons.

Chapelle étoit ce que ceux qui veulent tout relever en abandonnant le mot propre appellent un enfant de l’amour. Son père fut M. François Luillier, maître des requêtes, conseiller au parlement de Metz, homme d’esprit, et fort répandu de son temps. Sa mère s’appeloit Marie Chanut ; elle le mit au monde, en 1626, à La Chapelle-Saint-Denis, d’où lui vint ce nom de guerre qu’il porta toujours depuis, même après que son père, l’ayant reconnu en 1642, lui eut donné le sien. C’est ainsi qu’il a été, pour toutes les biographies, Claude Emmanuel Luillier, dit Chapelle.