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Que mon cœur, mon alumelle,
Ma bourse, tous mes amis,
Mon gibier, mes bois, ma plaine,
Mes poissons et ma fontaine,

Enfin, tout leur est soumis.

Mais dis de plus, si tu m’aimes,
Au jeune prince lorrain,
Qui par des efforts extrèmes
Fit rougir les eaux du Rhin,
Que, quand le destin contraire
Ramena son brave frère,
Dont chez moi chacun pesta,
Mon âme, alors désolée,
Ne put être consolée
Que parcequ’il y resta.

Ô Chapelle, que j’estime
Et que j’aime tendrement !
Sois certain que cette rime
Est faite dans un moment.
Allonge ta promenade,
Redouble sauce et grillade
Dans mon antique maison.
Et cependant je vais boire
Ta santé deçà la Loire ;
Songe à m’en faire raison.