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Et d’assembler les demi-Dieux,

À tout autre qu’à toi n’eût point laissé la vie.

Mais quoi ! la bête d’Érimante,
Pour qui la Grèce eut le frisson,
Quelque rude et mauvais garçon
Que son Méléagre elle vante,
Ni tout ce qu’Homère nous chante
De Phénix et son nourrisson,
Dont la colère trop constante
Et le trop cuisant marrisson
Pour la perte d’une servante
Combla de tant de morts le Xante,
Ne sont de vrai qu’une chanson,
Au prix de ce que le Cousson3
A vu de ta valeur brillante,
D’une bien plus guerrière et toute autre façon.

Cousson, dont l’onde claire et pure4
Tantôt brille et tantôt se perd
Sous l’épaisse et fraîche verdure
Du long et fidèle couvert
Qui forme ta belle bordure,
Par ta divinité je jure
Que jamais rien ne s’est offert
Au petit talent de nature
Qui souvent assez bien me sert
Pour oser faire une peinture,


3. Petite rivière qui passe à la Ferté Saint-Aignan.

4. Rec. de Barb. :

Ruisseau dont l’onde, etc.