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mauvais temps, et que nos meilleurs oiseaux ne sont pas encore en état de voler. Nous n’avons pour tout vaillant qu’un tiercelet de faucon, qui n’approche point du tout de la bonté des autres, et qui de plus a mué ;

Mais comme il ne fait rien qui vaille
Et qu’il pleut ici tous les jours,
Nous ne voyons perdrix ni caille,
Et ne pouvons avoir recours,
Pour notre ordinaire mangeaille,
Qu’aux pigeons et qu’à la volaille
Que fournissent nos basses-cours.

Cependant mon cher hôte, à qui j’avois demandé quelque chose pour vous régaler, et qui le souhaite encore plus que moi,

Voyant cette étrange indigence
De cailles, guignards et perdrix,
Vous veut donner en récompense
Un pâté, bon par excellence,
Fait de deux lapins, tous deux pris
Dans le meilleur endroit de France,
Comme en pâte aussi tous deux mis
Par un pâtissier d’importance.
Goûtez-le bien, et je vous dis
Qu’il est pâté de conséquence,
Qui, bien que bis en apparence,
N’en vaut assurément pas pis :
Car, outre que la prévoyance
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